L’inspiration m’est venue lors d’un retour aux sources en Ombrie d’où est originaire ma grand-mère maternelle. Un prospectus qui traîne sur le musée du tissage et hop ! C’est parti ! Visite, émerveillement ! Du linge de maison en lin tissé à la main, des métiers à tisser à l’ancienne, pas de mécanisation, une patience infinie pour « enlisser » des centaines de fils. Un savoir-faire ancestral et sans doute un petit gêne qui m’a été transmis par mes ancêtres, cet amour du fil…
De retour à la maison les mois passent et l’idée est toujours là, dans un petit coin de ma tête. Et puis l’une de mes clientes fidèle me demande si je ne lui ferais pas des lingettes ? Des lingettes oui mais des lingettes tissées main !
Tissages d’ Audonade
Aujourd’hui les premières créations de ma collection « linge de toilette » voient le jour : des lingettes démaquillantes lavables tissées à la main dans leur panier assorti en coton bio certifié GOTS . (Celles-ci sont réservées mais vous en trouverez bientôt d’autres dans ma boutique).
A l’approche des soldes j’ai toujours mon côté rebelle qui se réveille. Comment me serait-il possible de solder mes créations ?
Le prix des choses
Cela voudrait-il dire que le prix de départ était trop élevé et que le moment est venu de mettre un prix correct ? Mes créations originales (qui sortent tout droit de mon cerveau en ébullition) ont-elles fait leur temps et leur valeur serait-elle en baisse ? Mes charges se sont -elles miraculeusement évaporées? A moins que pendant le confinement j’ai tellement vendu que je puisse me permettre de faire des rabais…
Les soldes sont juste le révélateur de notre société de sur-consommation où l’on achète pour jeter aussitôt sans se poser la moindre question. Un coup de grâce pour les petits artisans qui n’ont pas vendu depuis des mois.
Cherche-t-on à savoir aujourd’hui comment sont fabriqués les vêtements et surtout par qui et à quel prix ? On a perdu la valeur des choses et du travail . Comment un simple tee-shirt peut-il couter 2 euros quand on envisage le chemin parcouru depuis le champ de coton au magasin où il est vendu ?
Un maître-mot: ralentir
Face au tourbillon du monde il est urgent de ralentir , d’opter pour d’autres modes de consommation. Derrière l’artisanat il y a une personne proche de chez vous ( ici c’est moi ! ). Je passe énormément de temps à imaginer, concevoir, fabriquer des pièces toujours uniques.
Matières premières
Il y a le choix des matières , les interactions avec les fournisseurs, le côté administratif : comptabilité, site internet à gérer, expositions pour montrer et vendre mes créations. Sans oublier les investissements financiers avec le matériel indispensable, les fournitures et j’en passe…
Pour moi les soldes sont un non-sens économique parce-que mes créations sont au juste prix: l’addition des matières premières utilisées, d’un savoir-faire spécifique et de charges incompressibles .
Après la slow-food et la slow-cosmétic vient le temps de la slow-fashion (malheureusement encore un terme anglais…) . Une « mode lente », des vêtements fabriqués près de chez vous. Des prix qui respectent le travail des créateurs .
Comment agir ?
En choisissant de porter des créations artisanales vous faites un acte politique ! Ce n’est plus la mode qui vous définit , c’est vous qui définissez votre propre mode. Définir votre propre mode n’est-ce pas définir votre propre monde ?